Conseil municipal de Compiègne du 3 avril : mon intervention sur le vote du budget 2015

Conseil municipal Compiègne Etienne Diot

Conseil municipal du 3 avril 2015

Le Conseil municipal de Compiègne s’est réuni vendredi 3 avril à 20h45 à l’Hôtel de Ville.

A l’ordre du jour de cette longue séance, notamment le vote du compte administratif 2014 et le vote du budget 2015. Ici l’ordre du jour. Je publierai les délibérations une fois en ligne.

Retrouvez, ci-dessous, mon intervention lors de cette séance au cours de laquelle j’ai dénoncé le désengagement de l’Etat et la baisse des dotations pour les communes. Désengagement qui coûte cette année 1 million d’euros à Compiègne.

Monsieur le Maire,

Mes chers collègues,

A l’heure où nous nous apprêtons à voter le budget de la ville de Compiègne pour l’année 2015, chacun connait le contexte politique, financier et économique qui nous entoure.

La violente baisse des dotations des collectivités locales réalisée par le gouvernement socialiste vient grever considérablement le budget des communes et Compiègne n’y échappe pas.

Bien sûr, les communes doivent participer à l’effort de réduction des déficits publics.

Mais, il faut rappeler que les communes ne sont responsables que de 4% de la dette publique, l’Etat de 80% !

Elles contribuent à 64% à l’investissement public local grâce à la commande publique. Ce qui est demandé par l’Etat est totalement démesuré !

Faire supporter une baisse de 30% sur 3 ans des dotations budgétaires des communes c’est incompréhensible.

A Compiègne, cela équivaut à une baisse de 1 million d’euros de pour cette année et un million d’euros par an jusqu’en 2017. C’est énorme !

Le gouvernement a délibérément choisi de transférer son impopularité fiscale sur les communes et sur les élus locaux. A la sortie, ce sont les Compiégnois qui vont payer la facture.

Toutefois, notons que les Compiégnois, lucides, ne l’ont jamais souhaité cette politique nationale, ni en 2012, ni en 2014. Et ils l’ont redit dimanche dernier en balayant tous les candidats de gauche dès le premier tour et en battant ceux du Front national au second.

Outre la baisse des dotations, n’oublions pas que le gouvernement a imposé aux communes des charges supplémentaires sans contrepartie suffisante. Je pense à la réforme des rythmes scolaires. Cette réforme dont personne ne voulait, désorganise les familles, les enfants et la ville et coute une fortune.

Puisque les Compiégnois n’ont jamais voulu de cette politique nationale mais qu’ils en font les frais, il nous revient, dans notre domaine de compétence, de limiter au maximum l’impact négatif des décisions l’Etat sur notre budget.

Alors c’est vrai, ce soir nous allons être contraints de voter une hausse de 3.5% de la fiscalité locale. Sans efforts et réduction des dépenses, le désengagement de l’Etat équivalait à une hausse de 6%.

Les Compiégnois doivent savoir que ce n’est jamais de gaité de cœur que des élus prennent cette décision, sauf quand ils sont de gauche.

Pour ma part je le regrette, mais le pragmatisme nous l’impose.

Ce choix difficile est un choix de responsabilité.

Compiègne est une ville historique qui a un patrimoine à entretenir et une ville moderne, qui ces dix dernières années, a réussi son passage dans le XXIè au prix d’investissements nécessaires et ambitieux que nous ne regrettons pas.

Il était inimaginable que les services offerts au Compiégnois pâtissent du désengagement de l’Etat.

Nous avons donc travaillé, en commission des finances notamment pour parvenir à un compromis et une hausse limitée des impôts : désendetter la ville, conserver les acquis, poursuivre notre émancipation, proposer de nouveaux services, je pense aux nouvelles caméras de vidéo-protection et à l’armement de la police municipale.

Des efforts ont été demandés à tout le monde.

Souvenez-vous, nous en avions demandé aux personnes âgées.

Nous en demandons aujourd’hui au monde associatif, qui fait le dynamisme de notre ville. Les associations comprennent la baisse de subventions. Nous l’expliquons en toute transparence lors des assemblées générales.

Nous en demandons au personnel de la ville qui se réorganise et dont certains départs ne sont pas remplacés.

Nous en demandons, par ricochet, aux entreprises locales qui, elles aussi, devront faire face à la baisse de la commande publique.

C’est au prix de ces efforts et de ce travail que nous parvenons à l’équilibre indispensable de notre budget.

J’entends du côté de l’opposition que, je cite « Compiègne mérite une gestion sérieuse », mais n’hésitez pas à nous donner la liste des équipements que nous n’aurions pas dû faire et que vous regrettez ? La bibliothèque ? Le mémorial ? Le Stade ?

Indiquez nous les postes de dépenses que vous souhaitez supprimer.

Doit-on stopper le développement du plan de vidéo-protection tant attendu par nos concitoyens ? Doit-on arrêter le programme de cantine de proximité ?

Peut-être pourrions-nous trouver notre salut dans des emplois d’avenir si chers à Monsieur Valente! Mais je ne le crois pas.

Les années à venir seront difficiles et le désengagement de l’Etat va continuer. Ne nous leurrons pas, il faudra certainement aller plus loin dans les économies.

Nous devrons continuer de faire mieux avec moins.

Nous y sommes prêts, avec toujours à l’esprit l’intérêt et le service des Compiégnois. Ce soir nous agissons en élus locaux responsables.

Je vous remercie.